En guise de fil #GrammaireAnglaise aujourd’hui, une sorte d’addendum à celui de la semaine dernière — et un clin d’œil à @salinger2_0…
On dit souvent que certains verbes sont incompatibles avec BE + V-ING, notamment les verbes de perception involontaire : qu’en est-il vraiment ?
Nous prendrons l’exemple du verbe ‘see’, dont nous avons ci-dessus un exemple en BE + V-ING.
Comme nous le constatons, ce n’est pas ici l’acception première du verbe (perception visuelle) qui est représentée, mais un sens second dont voici la définition :
La différence essentielle est l’agentivité.
Dans son sens premier, le verbe ‘see’ dénote un procès dont le sujet n’est pas l’agent, mais seulement l’expérient : en gros, le sujet ne fait pas exprès de (perce)voir, il fait seulement l’expérience de la perception.
Or ce type de procès se prête peu à l’aspect imperfectif ou inaccompli : étant donné un stimulus visuel, on le voit ou on ne le voit pas, mais il est difficile de concevoir cette perception comme s’accomplissant progressivement dans le temps. On parle alors de procès statique.
Le sujet percevant est passif, ce qui est souvent représenté par le recours à l’auxiliaire modal CAN devant le verbe : le sujet est en effet simplement en capacité de percevoir le stimulus visuel, qui existe indépendamment de lui.
Là où les choses deviennent plus intéressantes encore, c’est que la forme BE + V-ING peut conférer au sujet l’agentivité qui lui manque à la forme simple ou avec CAN :
Grâce à BE + V-ING dans ‘I’m seeing spots‘, Calvin devient l’agent de sa perception, sans pour autant que ‘see’ change de sens : c’est lui-même (du fait de sa maladie réelle ou imaginaire) qui suscite ce qu’il voit, ces points lumineux n’existant pas en dehors de sa vision.
Un fil un peu plus court donc cette semaine, mais j’espère qu’il vous aura plu ! A bientôt !
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