Bonjour à tou·te·s ! Le fil #GrammaireAnglaise de la semaine sera consacré au present perfect — en général, mais aussi plus particulièrement à sa forme en HAVE BEEN V-ING.
Comme toutes les formes verbales composées de l’anglais, le present perfect (HAVE V-EN) est le marqueur d’un point de vue particulier de l’énonciateur sur le procès dénoté par le verbe.
En l’occurrence, il s’agit de porter un regard présent sur un procès passé, ce qu’illustre bien l’exemple ci-dessous avec ‘look back‘:
Ce fait est porté par la morphologie même de la forme HAVE + V-EN : l’auxiliaire HAVE, conjugué au présent, ancre le point de vue dans le moment de l’énonciation, alors que le verbe, porteur du procès, est au participe passé.
La valeur fondamentale du present perfect consiste donc à mettre en évidence un lien passé-présent, par opposition au prétérit qui, lui, marque une rupture entre passé et présent.
Ce lien est assez souvent marqué par des adverbes ou locutions adverbiales de temps :
… ou encore, bien sûr, par des compléments circonstanciels de temps en FOR ou SINCE :
D’où une des valeurs les plus communément admises du present perfect, celle qui consiste à tirer un « bilan » au présent d’un fait passé.
Plus précisément, HAVE V-EN est porteur de l’aspect dit « résultatif » : il s’agit de s’intéresser aux traces laissées dans le présent par un événement passé.
Cela est particulièrement saillant dans l’exemple suivant :
La submersion de la ville est en effet présentée comme la conséquence directe au moment présent du fait que la lune se soit rapprochée de la Terre.
Qu’en est-il alors du present perfect en BE V-ING ? C’est une forme qui est toujours difficile à appréhender, à mon sens parce qu’elle combine deux aspects a priori incompatibles :
1) un aspect résultatif (HAVE V-EN) qui implique un point de vue postérieur au procès ;
2) un aspect imperfectif (BE V-ING) qui implique un point de vue interne au procès.
La forme HAVE BEEN V-ING est particulièrement compatible avec les procès dits « atéliques » — c’est-à-dire des procès qui ne comportent pas leur propre fin, qui n’ont pas d’achèvement naturel, auxquels seule une intervention extérieure peut mettre fin :
C’est le cas du procès ‘sit’ ci-dessus : théoriquement, c’est un procès qui peut durer indéfiniment. En l’occurrence, il est encore en cours au moment d’énonciation : il s’agit donc de dresser un bilan provisoire d’un procès encore en déroulement.
Ce qui permet de donner une borne de fin à un procès est parfois contenu dans le COD du verbe : ainsi ‘read’ est un procès atélique, mais pas ‘read a book‘.
La quantification de ce COD peut aussi avoir son importance. Ci-dessous, ‘Ø flies‘ ayant une quantification indéfinie, il ne permet pas de borner le procès ‘swat’, contrairement à ‘5,000 hours of TV‘ à l’égard du procès ‘watch’ :
Ainsi, le present perfect en BE V-ING ne s’intéresse pas à l’achèvement du procès, mais aux conséquences au moment présent du fait que ce procès ait été en cours à un moment quelconque du passé.
C’est une forme qui permet donc de parler de conséquences indirectes, d’« effets secondaires » du procès.
Ci-dessous, la mère de Calvin veut connaître le résultat des actions de ce dernier, rejetant explicitement ses explications sur ce qui a mené là :
En revanche, dans l’exemple suivant, elle s’intéresse aux actions proprement dites qui ont eu pour effet secondaire d’empêcher Calvin de faire ses devoirs :
C’est tout pour aujourd’hui, j’espère avoir été clair et que ce fil vous a intéressé·e·s. N’hésitez pas à liker et partager si ça vous a plu, et à poser vos questions en commentaire ! A très bientôt…
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