Complétive, relative, conjonctive, nominalisation… 😩
Beaucoup, étudiant·e·s notamment, ont des difficultés à identifier les propositions subordonnées dans un énoncé anglais.
👉 Un fil #GrammaireAnglaise pour (tenter de) clarifier les choses. 🧵⬇️

La difficulté vient en partie d’une confusion terminologique entre forme et fonction.
Toutes les subordonnées associent l’une à l’autre : on peut donc se les représenter dans un tableau à double entrée.

Petit glossaire rapide :
– les propositions à mode « fini » sont celles dont le verbe est conjugué (présent / passé), par opposition à l’infinitif et aux participes (modes « non finis ») ;
– V-EN = participe passé, quelle que soit sa forme (régulière ou irrégulière).

Passons maintenant en revue les différentes configurations.
Je resterai volontairement sur des considérations assez élémentaires, le but étant de poser des bases, et je n’examinerai pas tous les cas de figure possibles.

1) Les relatives.

On dit qu’elles « modifient » leur antécédent, lequel est généralement de nature nominale. Je n’irai pas dans le détail des différentes interprétations des relatives, puisqu’il s’agit ici de parler d’identification.

Les relatives sont reconnaissables à ce qu’elles comportent une place « vide » à laquelle on doit pouvoir (sémantiquement et référentiellement) replacer l’antécédent : ‘the house [that Jack built __]’ (place du COD vide) = ‘Jack built a/the house’.

a. Les relatives à mode fini sont introduites par un relatif qui peut être un pronom, un adverbe, etc. et qui peut prendre la forme d’un WH-, de THAT ou d’un Ø :

b. Les relatives infinitives sont introduites par la particule TO et comportent elles aussi une place vide : ‘a big sunny field [to be in __]’.

On peut les paraphraser par une relative à mode fini qui fera alors apparaître une modalisation radicale, signe que l’infinitif correspond à un procès qui n’est que visé : ‘a big sunny field [which I COULD be in]’.

c. Les relatives participiales en V-ING ou V-EN sont parfois appelées relatives réduites quand on peut insérer un relatif suivi de l’auxiliaire BE conjugué. C’est le cas dans le 2e exemple ci-dessous : ‘a kid [(who is) tied to a stuffed animal]’.

2) Les complétives.

Comme leur nom l’indique, elles ont pour fonction d’être complément d’un verbe (y compris comme sujet), d’un nom, d’un adjectif ou d’un adverbe.

a. A mode fini, elles sont introduites par une conjonction de subordination (ou « subordonnant »), qui peut être Ø. Ci-dessous, les complétives en THAT sont COD du verbe ‘read’ :

b. Les complétives infinitives peuvent ou non être introduites par la particule TO. En fonction du sens du constituant qu’elles complètent, elles peuvent prendre une dimension de « visée », comme ici en position COD des verbes ‘like’ et ‘try’ :

c. Les complétives participiales en V-ING sont appelées gérondives, comme ci-dessous où ‘being good’ est COD du verbe ‘hate’ :

En V-EN, elles apparaissent notamment dans des structures résultatives où elles sont complément d’un syntagme nominal :

3) Les circonstancielles…

sont des complément dits « de phrase », dont l’ancrage syntaxique est lâche, d’où une relative facilité à les déplacer dans l’énoncé. On retrouve la gamme des circonstanciels : temps, cause, but, etc.

a. Les circonstancielles à mode fini sont introduites par des conjonctions de subordination (« subordonnants ») ou des prépositions, comme ‘because’ :

b. Les circonstancielles infinitives expriment généralement le but (mais pas toujours). On peut alors étoffer la particule à l’aide de ‘in order to’, ou paraphraser en circonstancielle à mode fini introduite par ‘so that’ :

c. Les circonstancielles participiales s’interprètent en fonction du contexte. En V-ING, elles peuvent notamment exprimer la manière ou la simultanéité :

En V-EN, elles peuvent véhiculer une notion d’antériorité temporelle ou dans un raisonnement :

4) Un peu de vocabulaire…

a. « Nominalisation » : ce terme renvoie au processus ou au résultat de la transformation d’une proposition en un constituant se comportant en phrase comme un syntagme nominal. Une nominalisation peut être à mode fini, infinitive ou en V-ING.

Parfois étendu à toutes les complétives, il conviendrait en fait de réserver son usage aux cas où la subordonnée remplit en effet une place typiquement occupée par un SN — et non par un SP par ex. :
I know [that you’re tired]
I’m aware [that you’re tired]

b. Une « conjonctive » peut être n’importe quelle subordonnée introduite par une conjonction de subordination : c’est une simple description. Elle peut être à mode fini ou non, complétive ou circonstancielle.

Voilà ! J’espère que ce fil sera d’un quelconque secours.
N’hésitez pas (notamment les collègues) à commenter, compléter ou même corriger !

Et pour finir en beauté (ou pas), une célèbre devinette de linguiste :
– What do linguists call Santa’s little helpers?
– Subordinate Clauses of course…