By popular demand, le fil #GrammaireAnglaise du jour est consacré aux emplois de l’article défini THE. Et toujours illustré de vignettes de Calvin & Hobbes, bien entendu ! 🧵
Un des rôles des articles consiste à signaler à l’interlocuteur (dit aussi “co-énonciateur”) que le référent du groupe nominal (ce qu’il désigne dans l’univers extralinguistique) est nouveau pour lui ou, au contraire, lui est déjà connu.
Ainsi, si je parle à mon co-énonciateur pour la première fois de quelque chose (comme un sandwich au thon !), j’utiliserai l’article indéfini A(N) :
Au contraire, THE, avec son morphème TH- caractéristique, est l’article du déjà connu : on dit qu’il est anaphorique, et ce sont principalement les différentes configurations de l’anaphore dont il est porteur que nous allons examiner à présent.
L’anaphore situationnelle
En premier lieu, l’anaphore peut être situationnelle : le référent est connu du co-énonciateur parce qu’il est repéré dans la situation d’énonciation (lieu et moment où la parole est produite). On parle aussi d’exophore dans ce cas.
Ci-dessous, “the back yard” et “the kitchen” relèvent de ce phénomène : il s’agit du jardin et de la cuisine de la maison dans laquelle se trouvent Calvin et sa maman au moment de parole.
Certaines grammaires parlent d’anaphore “in præsentia” car le référent est présent dans la situation. D’autres encore parlent d’anaphore “amémorielle” car la mémoire du co-énonciateur ne serait pas mise à contribution, mais ⚠️ :
en réalité, il faut bien que le co-énonciateur ait remarqué la présence du référent dans la situation, et ait stocké cette information dans sa mémoire, pour que la référence exophorique fonctionne.
L’endophore ou anaphore co-textuelle
L’autre grande catégorie d’anaphore est l’endophore : dans ce cas, le référent est déjà connu du co-énonciateur car il a fait l’objet d’une mention préalable, sous une forme ou une autre, dans le discours. On parle aussi d’anaphore intradiscursive ou co-textuelle.
L’endophore stricte ou directe
Le premier type d’endophore est l’endophore stricte ou directe : la première mention du référent est reprise terme à terme. Ainsi de “giant hole” ci-dessous :
L’endophore oblique ou indirecte
Un deuxième type d’endophore, dite oblique ou indirecte, consiste à reprendre la première mention du référent par un autre terme, généralement un synonyme ou encore un hyperonyme, c’est-à-dire un nom d’extension plus large. Pour autant, le référent reste le même.
Ci-dessous, “a tyrannosaurus” est ainsi repris par “the dinosaur“, un hyperonyme :
L’endophore associative
Un troisième type d’endophore consiste à voir dans la première mention un “fond de tableau” emportant avec lui la référence à tout un ensemble d’entités liées par association d’idée (par exemple un rapport de la partie au tout).
Ainsi, la référence anaphorique de “the retinas” ci-dessous est permise par la mention préalable de “eyeball” :
En ce qui concerne l’article THE, il y a donc anaphore dès lors qu’un élément situationnel ou co-textuel a été posé au préalable, qui permet d’interpréter la référence.
La cataphore
Mais il existe également une configuration où l’élément permettant ce décodage est positionné après le GN : on parle alors de cataphore. C’est ce que l’on rencontre le plus souvent sous la forme d’un GN comportant un complément prépositionnel ou une relative déterminative permettant de répondre à la question “which?“.
Ainsi de “the cookies in the kitchen” un peu plus haut, ou de “the generation that created it” ci-dessous :
Dans ce fil, je n’ai volontairement évoqué que les cas de référence spécifique ; je couvrirai les rapports entre détermination nominale et généricité dans un autre fil tout entier dédié à ce domaine !
En attendant c’est tout pour aujourd’hui, j’espère que cela vous a plu et, comme d’habitude, n’hésitez pas à interagir et à partager !
Leave a Reply